1850-1896 : le quartier du Bois de Colombes devient indépendant
Jusqu’au milieu du 19ème siècle, le Bois de Colombes est un quartier champêtre et presque inhabité de la ville de Colombes.
A partir des années 1850, avec le développement des transports ferroviaires (et notamment l’installation d’une station en 1857), des habitations de plaisance sont construites dans ce secteur.
Le premier de ces habitants est Auguste Thiéfine, cuisinier parisien, qui construit en 1843 une auberge appelée la villa Thiéfine, dans le secteur aujourd’hui compris entre la rue Paul-Déroulède, la rue des Bourguignons et la ligne de chemin de fer Paris-Saint-Germain-en-Laye.
Le quartier du Bois de Colombes se développe rapidement et, à partir des années 1870, des tendances séparatistes voient le jour : les habitants du Bois de Colombes, composés surtout de savants et d’artistes plutôt aisés, s’entendent assez mal avec les occupants du bourg (des cultivateurs essentiellement), et reprochent à la ville de Colombes l’absence d’aménagements dans leur quartier alors qu’ils assument une grande partie des impositions de la ville.
Dans les années 1870 et 1880, un temple, une église, un groupe scolaire et un marché sont construits dans le quartier : ces équipements permettent aux habitants de prétendre à leur indépendance.
Après plusieurs enquêtes et réunions publiques, le quartier obtient gain de cause par la loi du 17 mars 1896 : c’est la date officielle de la naissance de Bois-Colombes*.
*Les limites territoriales de Bois-Colombes sont cependant resserrées par rapport au projet des indépendantistes : 192 hectares de Colombes sont attribués à la nouvelle ville, la commune d’Asnières-sur-Seine ayant refusé de céder du terrain à Bois-Colombes.
La Première Guerre mondiale
Le 2 août 1914, la mobilisation générale est annoncée à Bois-Colombes.
Après le départ des premiers conscrits, la ville accueille en septembre des régiments d’infanterie et d’artillerie qui, entre deux campagnes, séjournent pour quelques jours chez des particuliers ou dans les écoles Paul-Bert et Jules-Ferry. L’expérience sera renouvelée en novembre 1918.
La ville participe à l’effort de guerre via l’accueil de réfugiés, les dons et les actions d’associations municipales ou de particuliers, ou encore l’organisation d’une Journée du poilu à partir de décembre 1915.
En outre, Bois-Colombes possède deux hôpitaux militaires destinés à abriter les blessés évacués du front : le premier est installé à la clinique du Parc (actuelle rue Jean-Jaurès), le second dans les locaux de l’école Paul-Bert. Les hôpitaux fonctionnent grâce au concours de l’Association des Dames françaises (qui deviendra un secteur de la Croix-Rouge en 1940).
catalogue de l’exposition
« Les artistes et la Grande Guerre »
A Bois-Colombes, la Première Guerre mondiale est aussi meurtrière que dans le reste de la France : 505 soldats bois-colombiens meurent au combat, dont près de la moitié entre 1914 et 1915.
Catalogue d’exposition : « Histoires partagées : des quotidiens bouleversés par la guerre »
Catalogue d’exposition : « Les Bois-Colombiens et la Grande Guerre »
La Seconde Guerre mondiale et les bombardements de 1943
Dès 1938, alors que la guerre approche, Bois-Colombes se prépare à affronter les bombardements. La ville est, en effet, une cible potentielle des Allemands, puisqu’elle accueille des entreprises susceptibles de participer à l’effort de guerre (Hispano-Suiza, SKF, etc.). Partout dans la ville, des abris sont aménagés dans des caves d’immeubles, afin de protéger la population en cas de bombardement ; en outre, la municipalité fait construire trois tranchées permettant d’abriter un grand nombre de personnes : une sous la place de la République, une sous l’actuel square Emile-Tricon, et la dernière sous l’actuelle place Jean-Mermoz.
Entre 1940 et 1944, la ville est très souvent survolée par des bombardiers, d’abord allemands, puis alliés. En 1943, Bois-Colombes est atteinte par les bombes à trois reprises : le 9 septembre, le 15 septembre et le 31 décembre. C’est surtout le sud de la ville qui est touché : les quartiers des Vallées et des Bruyères déplorent de nombreuses destructions. Les abords de la place de la République sont également atteints. En plus des blessés, Bois-Colombes déplore 72 morts en 1943.
Le 19 août 1944, alors que les troupes alliées avancent vers Paris, la Résistance s’empare de la mairie de Bois-Colombes et le drapeau tricolore est hissé au fronton de l’hôtel de Ville.

La deuxième moitié du XXe siècle
L’après-guerre voit les débuts de la reconstruction. Les ruines sont déblayées, et la plupart des bâtiments détruits par les bombardements sont reconstruits dans les années 1950.
A partir de l’après-guerre, de nombreux équipements municipaux voient le jour : reconstruction du marché entre 1954 et 1958, aménagement du square Armand-Lépine (futur square Georges-Pompidou) en 1964, ouverture du lycée Albert-Camus (1957) et des écoles Pierre-Joigneaux (1965) et Gramme (1973), création de crèches, construction du gymnase Albert-Smirlian en 1965, ouverture du centre Charlemagne en 1983…
Pour répondre à la crise du logement, de nombreux ensembles HLM sont érigés, comme le 38 rue Armand-Lépine (1960), le groupe Jean-Mermoz (1972) et le 101 rue Charles-Chefson (1986). C’est aussi l’époque de chantiers de voirie, le plus important étant la création de l’avenue Charles-de-Gaulle, ouverte à la circulation en 1973.
La vie des Bois-Colombiens est marquée par plusieurs événements. Le 13 juin 1966, la cérémonie de jumelage entre Bois-Colombes et la ville bavaroise de Neu-Ulm est le point de départ d’une longue entente entre les deux villes, rythmée par de nombreux échanges et célébrations. Enfin, en mars 1996, Bois-Colombes fête son centenaire : cet anniversaire est l’occasion de nombreuses réjouissances, dont l’élection de la reine de Bois-Colombes, une ancienne coutume oubliée, à la salle Jean-Renoir.

Le début du XXIe siècle
Après le départ de l’entreprise Hispano-Suiza vers Colombes en 1999, le site de l’ancienne usine doit être reconverti, afin que le quartier puisse trouver une nouvelle identité. Les bâtiments d’Hispano-Suiza sont démolis en 2001, à l’exception de la soufflerie, dont des parties ont été inscrites à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques.
Depuis 2002, des immeubles de bureaux et de logements sont successivement construits sur l’ancien site d’Hispano-Suiza et d’autres anciens terrains industriels du quartier des Bruyères. L’ouverture du parc des Bruyères (2006) et la transformation d’une voie ferrée en promenade verte (2017-2018) viennent parachever la reconversion de la ZAC des Bruyères.
Le quartier nord s’inscrit lui aussi dans un important projet d’urbanisme : réaménagement de la place Jean-Mermoz en 2006-2007, construction du collège Jean-Mermoz en 2008, inauguration du commissariat de police en 2010, la rénovation de la crèche Capucine en 2012, la reconstruction du complexe sportif Smirlian en 2018, la réhabilitation et l’agrandissement de l’école Saint-Exupéry en 2019.
Depuis 2012, c’est l’extrême nord de la ville qui est l’objet d’un projet de réaménagement, dans le cadre de la ZAC Pompidou-Le Mignon.
Le centre-ville connaît lui aussi des évolutions, avec par exemple l’inauguration de la nouvelle salle Jean-Renoir en 2011, ou encore la création en 2013 de la passerelle Saint-Germain, reliant la rue Paul-Déroulède à la rue du Révérend Père-Corentin-Cloarec.